jeudi 8 janvier 2015

The show must go on

Hier : l'horreur.
Aujourd'hui : le deuil.
Demain : le rire ?

Le rire, oui, le propre de l'homme, ce don que nous possédons et dont sont dépourvus les animaux (à part les hyènes peut-être ?) parce que "the show must go on". Oui, le rire mais pas tout de suite, pas encore.

N'empêche, ils doivent bien se marrer les mecs de là-haut, ceux qu'ils ont voulu faire taire pour toujours et dont on a jamais autant parlé.

Toi, Cabu, le héros de mon enfance qui a oeuvré pendant 10 ans sur Récré A2.
Toi, Wolinski, qui habite dans la bibliothèque de mon père depuis toujours.
Et les autres, que je ne connais pas ou si peu parce que non, je ne suis pas une grande lectrice de Charlie Hebdo. Et pourtant, hier, j'ai eu mal à l'endroit du coeur.

Aujourd'hui, j'ai porté un badge noir avec une inscription blanche qui disait "je suis CHARLIE". Aujourd'hui, j'ai lu la presse. Aujourd'hui, j'ai parlé avec des collègues et amis et nous nous sommes réunis dans une petite salle. Pour penser à eux. Pour en parler, encore. Pour montrer notre attachement à des valeurs républicaines que sont le droit d'expression, le droit au rire et à la caricature. Pour figurer notre tristesse et notre haine des lâches et des imbéciles.

Aujourd'hui, j'ai fait tout ça pour eux, pour les 12 du 7 janvier 2015 dont on se souviendra à jamais. J'ai fait ça pour nos enfants. Pour ma fille à qui j'ai envie de dire "ça ne se reproduira plus mais fais attention quand même". Et peut-être même que j'irai manifester dimanche.

Aujourd'hui, j'ai vu des jeunes gens, si jeunes qu'on peut dire que nous n'appartenons pas à la même génération, écrire des poèmes, réaliser des dessins, des caricatures... Je ne pensais pas qu'ils seraient touchés à ce point. Mais je suis heureuse qu'ils aient été touchés à ce point. Et je suis fière de les connaître.

Mais aujourd'hui, j'ai aussi assisté via les média à des déchaînements de haine, à des actes de violence envers des mosquées ou des représentants de l'ordre. Et j'ai beaucoup de peine, et de colère aussi, pour ces ignorants dont la bêtise est malheureusement comme un trou sans fond.

Ne faisons pas des hommes qui sont tombés hier, des héros ou des martyrs. Ne récupérons pas ces faits pour parler de la sécurité ou de l'insécurité de notre pays. C'était juste des mecs qui dessinaient, et d'autres qui les protégeaient des dictateurs et des incultes.

Voilà, je ne sais pas dessiner et je manque parfois d'humour quand je suis fatiguée mais je sais tenir un crayon. Tous les supports sont bons pour en parler, même les blogs futiles et inutiles où la parole peut être quelques-fois grave comme l'est la vie.

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