vendredi 27 mars 2015

Le sketch de la valise


Qui n’a jamais connu l’angoisse de préparer sa valise avant un départ en vacances lève le doigt.

Je trouve que la valise, c’est un objet très personnel qui révèle un peu quelque-chose de nous-même et de notre façon de voyager. Certains voyagent avec des malles, d’autres avec un sac à dos, et cela reflète déjà l’état d’esprit du voyageur. Moi, j’aime bien l’idée du baluchon, fait à la va-vite, dans lequel on ne mettrait que les choses vitales, un passeport, une brosse à dent… ( oui, la brosse à dent peut s’avérer vitale dans certaines circonstances). Dans tous les cas, j’ai l’impression que beaucoup de personnes entretiennent une relation spéciale avec leur valise. 


Ca me rappelle un article que j’ai lu il y a fort longtemps dans un numéro des Inrocks racontant l’épopée du tournage d’Apocalypse Now aux Philippines. Francis Ford Coppola y avait convié toute sa petite famille (il faut dire que le tournage a duré 16 mois) mais n'avait pas omis d'emporter la vaisselle ni l’argenterie..., même les objets en cristal y étaient passés. Bien que connaissant la mégalomanie du personnage, j’avais trouvé cela fascinant. 


Si le choix de la valise en elle-même peut s’avérer problématique, il est pourtant aussi important que ce que l’on y met. Trop petite, on risque de ne pas pouvoir tout y glisser. Trop grande, c’est la taxe pour surplus de poids qui nous guette. Et puis, il faut qu’elle soit solide et résistante car, c’est bien connu, dans les aéroports… 


J’ai beau avoir réfléchi au problème plusieurs fois et avoir préparé des tonnes de paquetages, et bien il est malheureusement évident que je suis toujours aussi nulle. J’ai tout simplement un très mauvais niveau en composition de bagages.

Le contenu de ma valise, j’y pense plusieurs jours à l’avance mais je le prépare toujours au dernier moment. 


D’ailleurs, je ne dispose que d’une très grande valise, qui ne m’appartient même pas, et il m’arrive quelques-fois d’être obligée d’en emprunter une. 


Je suis capable de faire des listes et de ne pas me sentir obligée de les suivre. 


Je dispose tout ce que je veux emporter sur mon lit et puis je pars faire autre chose, lire un livre, faire cuire des pâtes, appeler ma mère et quand je reviens, je me pose des questions sur ma cohérence d’esprit. 


J’ai une angoisse : celle que la compagnie aérienne perde définitivement mon bagage et de passer une partie de mon séjour à être obligée de racheter le nécessaire pour ne pas finir à poil.


J’ai une deuxième angoisse : celle que la compagnie aérienne retrouve finalement ma valise et avoir tout en double.


J’ai une troisième angoisse : celle que ma valise s’ouvre sur le tarmac et apercevoir mes affaires s’envoler depuis le hublot de l’avion. 


Une fois sur place, je ne me sers que de la moitié des trucs que j’ai emmené. 


Une fois sur place, j’ai l’impression que je n’ai pas emmené les bons trucs. 


Cela m’arrive de racheter des produits, pensant les avoir oublié, et puis de les retrouver au fond de mon sac. 


Il y a des choses que je suis persuadée avoir glissé dans ma valise et qui doivent se perdre dans la faille spatio-temporelle du voyage. Le dernier en date, un pull que ma fille n’aura finalement jamais porté. 


Tout ça pour dire que la prochaine fois, j’essaierai de m’appliquer tous ces pauvres constats mais à l’envers. Avec un peu de chance, ça peut marcher…

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